
Au XIXème Siècle, les pauvres de
Châteaugiron ne bénéficient ni d'un
hôpital, ni d'un hospice ; seul le Bureau de Bienfaisance et
quelques riches habitants leur accordent des secours en vivres et en
argent.
En 1902, Alexis
Garnier, notaire et érudit local, institue le Bureau de
Bienfaisance pour légataire universel, à charge pour
lui de fonder un hospice intercommunal pour les vieillards de
Châteaugiron, Vénèfles et Domloup. La
municipalité Cosnard (maire de Châteaugiron de 1900
à 1919) décide de construire l'établissement
dans le prolongement de la rue de la Madeleine, au bas de la rue qui
porte
aujourd'hui le nom du bienfaiteur de l'hospice (rue Alexis Garnier).
Mais devant la mauvaise volonté des pouvoirs publics qui
refusent, en 1904, une subvention sur les fonds du pari mutuel, le
Conseil Municipal abandone purement et simplement le leg Garnier ; il
revient pourtant sur sa décision le 4 mai 1905, après
avoir obtenu une allocation de 200 000 francs.
En 1908, le
bâtiment est achevé mais de nouvelles
difficultés surgissent au moment de son ouverture. Le
testament de Garnier désigne en effet les Soeurs de Saint
Vincent-de-Paul comme infirmières de l'hospice et, en cette
période d'anticléricalisme militant, l'administration
oppose son véto à toute ouverture
d'établissement tenu par des religieuses.
En 1910, la
commision administrative de l'hôpital-hospice passe un
traité avec la "Congrégation des Soeurs de la
Charité et de la Providence" de Ruillé-Sur-Loir, mais
la préfecture refuse d'avaliser ce contrat : "Si la Commission
administrative soumet à l'approbation préfectoral un
traité avec la Congrégation religieuse pour le
service de l'établissement charitable, ne pas approuver".
Ce
n’est qu'en 1913, après l'accord du
Président de la République Poincaré le 28
juin 1913, que Henri Cosnard inaugure l'hospice de
Châteaugiron le
5
octobre 1913, entouré des sénateurs
conservateurs Jénouvrier et Brager de la Villemoysan, du
député républicain René Brice et de
l'exécuteur
testamentaire
d'Alexis Garnier, Maître Neveu, qui s'était
dévoué à cette cause.
Quatre soeurs de Ruillé-Sur-Loir
arrivèrent en août 1913, pour le bon fonctionnement
de l'établissement, une cinquième arriva en octobre
1914. Au fil du temps furent embauchés un jardinier, des
servantes
(aujourd'hui ASH), un secrétaire à la retraite, ainsi
que d'autres Soeurs s'occupant de la cuisine et de la lingerie. La vie
s'installa progressivement dans l'établissement. Le
bâtiment fut baptisé "Pavillon Guérault",
en mémoire de François
Guérault, député et conseiller
général qui fit
beaucoup pour les indigents accueillis dans cet hospice.

En 1920,
la chapelle est construite par Jules Guilbourg
(père), grâce à la
générosité de Mme Régault,
née Félicité Blanchet. Elle fut
bénite en grande pompe le 8 juin 1920 avec quelques
personnalités : le chanoine Duval, curé de
Châteaugiron, M. Coureau, maire de Châteaugiron et M.
Barbet, conseiller général

En 1942,
le jardinier décède et est remplacé par un
réfugié. En 1943, une maternité est
installée à la demande du directeur régional
du service de la santé et de l'assistance. En 1945, la
commission administrative propose la création d'un poste de
directeur. Depuis quelques années, les malades venaient
recevoir des soins auprès des religieuses gratuitement.
Néanmoins, la commission administrative estimait devoir se
faire rembourser les frais. Ainsi, de plus en plus, l'hôpital
rural, comme on l'appelle alors, entre dans le cadre des
établissements publics.
En 1960,
les
servantes deviennent les préposées auxiliaires. Le
nombre de lits passe de 75 à 80 dont 7 lits
médicalisés. En 1963, les préposées
et stagiaires sont titularisées.
En 1970,
le Pavillon Garnier est ouvert .
En 1979,
le projet d'humanisation de l'hospice est lancé. Ce
projet, qui prévoit la construction du futur pavillon
Ruillé (aujourd'hui Oiseaux) ainsi que la rénovation
du pavillon Guérault (aujourd'hui Floralies),
s'étalera sur 8 ans et donnera à l'Etablissement sa
configuration actuelle. (lire l'article
paru dans le Castelgironnais en 1979)
En 1982,
le Pavillon
Ruillé (nom de la ville des Soeurs infirmières) est
inauguré. 1982
sera également l’année du départ
de la
communauté religieuse.
En 1987,
le
Pavillon Guérault est rénové.
En 1994, construction
du Pavillon Guihery. Jean-Etienne Guihery, chapelain et prieur joua un
rôle important dans l'assistance aux pauvres de
Châteaugiron, Vénèfles et Domloup au
XVIIIème Siècle, comme en témoigne
le
registre des sépultures qui indique «
regretté par
ses Confrères et pleuré par les pauvres dont il fut
le
père ».
En 2005,
modification des noms
des différents bâtiments :
- Ruillé devient Pavillon des Oiseaux
- Guérault devient Pavillon des Floralies
- Guihéry devient Pavillon du Verger
En 2006, ouverture d’une Unité
d’Alzheimer
comprenant le «
Pavillon des Alizés » de 22 chambres et
réfection
du Pavillon des Floralies en 14 chambres individuelles.
L'EHPAD de Châteaugiron dans les années 2006 - 2017

En 2018, Construction du
"Pavillon La Roseraie" comportant 44 chambres. En juin 2018, les
résidents du Pavillon des Oiseaux déménagent dans
le nouveau pavillon.
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